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Bruno Rocheteau

Bruno Rocheteau

"J’achète avec mes yeux et mes mains, pas avec un téléphone !"

 

 

A 55 ans, Bruno Rocheteau perpétue le savoir-faire familial. Il met un point d'honneur à respecter la qualité et la valeur de l'artisanat à travers ses spécialités bouchères et charcutières. Au cours de sa carrière, il entretient rapidement la passion des concours pour atteindre, à ce jour, un palmarès de cent-vingt récompenses. Tous les ans, ce sont environ trois tonnes de rillettes qui sont fabriquées et vendues dans son commerce de Civray-de-Touraine.

 

Comment vous est venue la passion pour ce métier ?

 

Je suis issu d'une famille de bouchers. Mon grand-père, mon père et trois oncles l'étaient. Je ne pouvais faire autre chose. J'ai commencé l'apprentissage à treize ans et demi mais je suis réellement né dedans. Aujourd'hui, le commerce compte huit salariés dont ma femme et ma fille.

 

Pourquoi vient-on chez vous ?

 

La première fois, on vient pour la renommée familiale. Les fois suivantes pour la qualité. Un client doit repartir entièrement satisfait, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Alors notre marchandise doit être au top. J'achète avec mes yeux et mes mains, pas avec un téléphone !

 

Quelles évolutions avez-vous constaté au cours de votre carrière ?

 

La clientèle a évolué, cuisine moins et plus comme avant. Il faut que ce soit rapide et la tendance est au délaissement des bas morceaux qui servent pour le pot-au-feu par exemple. Il y a le développement des grandes surfaces... Pour moi, les bouchers qui restent sont des bons car pour rester dans la course, il nous a fallu à nous bouchers, prouver nos qualités professionnelles. C'est pour ça que je me suis mis à faire beaucoup de concours, ça me permet de me remettre tout le temps en question. Ce qui nous démarque aussi c'est le contact, le conseil à la clientèle. La petite recette, la petite combine, le petit truc qu'on peut donner !

 

Quel est le produit dont vous êtes le plus fier ?

 

Les rillettes, le boudin noir, l'andouillette, les rillons... Personnellement, ce sont les andouillettes que je préfère et je suis un des rares à les faire encore à la ficelle. C'est plus fin, bien meilleur !

 

Selon vous qu'est-ce qui est indispensable dans votre métier ?

 

Ne pas avoir de montre. On ne compte pas son temps, on doit être disponible. Si un client vient et que l'artisan n'a pas le produit qu'il recherche, ça passe une, deux, trois fois, après il ne le reverra plus.

 

Si je vous dis « Terroir » (à part les rillettes) ?

 

Le Sainte Maure de Touraine

 

Si je vous dis  « Touraine » ?

 

J'y suis très bien. Il y a une joie de vivre ici. Pour moi, La Touraine ce sont les forêts. Celle d'Amboise surtout !