James Doiseau
"On m'a transmis un savoir que je souhaite redonner aujourd'hui. Si chacun fait ça, notre métier sera là encore longtemps"
Inconditionnel féru de spécialités bouchères et charcutières, James Doiseau a fait sa place il y a déjà plus de vingt-cinq ans dans la profession. A Bléré, son commerce prospère. La réputation de cet homme maintes fois primé et aux responsabilités départementales, régionales et nationales n'est plus à faire. Avec un certain recul, il se livre sur son parcours et ses aspirations.
Racontez-nous votre parcours ...
Je suis passionné depuis mes six ans. Un boucher passait en tournées tous les mercredis chez mes parents. Dès qu'il avait ouvert son camion, il me donnait un morceau de saucisson. Ce monsieur m'a donné envie d'être boucher. Je le suis devenu véritablement en 1987. A l'âge de vingt-trois ans, j'ai installé mon commerce dans la commune de Nouzilly avec l'aide de mon ex-épouse dont ce n'était pas le métier ! J'ai revendu l'affaire en 2008 et me suis implanté à Bléré.
Quels sont les ingrédients nécessaires pour être un bon boucher-charcutier ?
Il faut être innovant, minutieux car nous faisons appel à notre sens artistique et être à l'écoute de ses clients. Et puis, une chose primordiale à laquelle je m'attache est de rester simple. Mon travail, mon commerce, mes responsabilités m'ont procuré une satisfaction personnelle et le sentiment d'avoir ajouté une pierre à l'édifice. Garder les pieds sur terre est pour moi le plus important.
Quel est votre moteur pour entreprendre autant de choses ?
Ce que j'ai dans les mains, je le dois à mon maître d'apprentissage rencontré à tout juste quatorze ans. Au fur et à mesure de ma carrière j'ai rencontré des personnes qui m'ont guidé, conseillé, qui se sont occupées de moi. On m'a transmis un savoir que je souhaite redonner aujourd'hui. Si chacun fait ça, notre métier sera là encore longtemps.
Avez-vous un projet non réalisé ?
J'en ai toujours plein la tête. J'ai démarré avec rien mais j'ai eu une carrière assez complète et je dis toujours que je suis l'autodidacte de la boucherie. A l'avenir, je pense m'orienter vers les responsabilités, travailler moins physiquement et plus mentalement.
Si je vous dis « Terroir » ?
Les rillettes ! Elles sont apparues à Tours au XVe siècle. J'en suis fana et d'ailleurs président de l'interprofession. Pour moi, c'est notre emblème, c'est LE produit de Touraine. J'aime aussi le Nougat de Tours et la beuchelle tourangelle.
Si je vous dis « Touraine » ?
Je suis né à Montrichard, commune limitrophe d'Indre-et-Loire, je suis tourangeau. En quittant le nord du département pour Bléré, j'ai retrouvé mes attaches. Ma Touraine, c'est la Vallée du Cher qui m'a toujours manqué, de Chenonceaux à Amboise.