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Sébastien Delareux

Sébastien Delareux

"Je connais l'arboriculture, la pomiculture depuis que je suis tout petit"

 

 

La douceur ligérienne donne aux pommes du Val de Loire une qualité gustative précieuse. A Saint-Aubin-le-Dépeint, dans le nord du département, Sébastien Delareux a repris contre toute attente l'exploitation familiale en 2008. Après quelques années passées à Paris dans le domaine de la gestion, un vent de liberté l'a ramené à sa terre et à ses pommiers.

 

Qu'est-ce qui vous a ramené en Touraine, à cultiver des pommes ?

 

Je connais l'arboriculture, la pomiculture depuis que je suis tout petit, mon grand-père et mon père étaient de la profession. Pourtant, mes parents ne m'ont jamais forcé à prendre cette voie. J'ai donc fait des études complètement éloignées du milieu dans lequel j'avais évolué, dans la gestion et j'ai trouvé du travail à Paris. J'y ai rencontré ma femme et fondé une famille. Mais j'avais envie de changer de métier, de faire autre chose, de ne pas m'enfermer et d'avoir une vraie vie familiale, plus simple en province qu'à Paris. C'est le départ à la retraite de mon père qui m'a fait revenir.

 

C'était une surprise pour vos parents ?

 

Oui c'était une bonne surprise ! Ils ne s'y attendaient pas du tout. L'idée avait fait son chemin dans ma tête sans que je leur en parle. Le jour où j'ai appris que mon père avait un acheteur qui venait visiter la ferme, je lui ai demandé de me reparler de l'affaire... Tout a été très rapide. J'ai suivi une formation agricole et me suis installé. Mon père reste disponible pour me conseiller ou pour me donner un coup de main et bricoler. Je vis maintenant là où j'ai toujours habité jusqu'à l'âge des études. Le petit village de Saint-Aubin où j'ai mes amis, où j'ai joué au foot et où mes enfants vont maintenant à l'école !

 

Qu'avez-vous apporté à l'entreprise familiale à votre arrivée ?

 

J'ai continué sur la lancée de mon père qui cultivait aussi un peu de céréales. L'exploitation a beaucoup évolué et acquis de nouvelles terres pour les pommes et pour les cultures. C'est une assurance pour nous en cas de coup dur de l'une ou l'autre des productions. Mais les pommes restent la partie la plus importante. J'ai spécialisé la culture sur quelques variétés même si j'essaie de les renouveler et de garder un verger en très bon état. Ça passe par l'irrigation, l'entretien des sols, les couvertures paragrêles...

 

A quel type d'agriculture vous attachez-vous ?

 

On tend vers le bio, sans l'être. Nous exportons vers l'étranger ce qui impose des cahiers des charges stricts. On limite beaucoup de produits chimiques en utilisant certaines méthodes comme les pièges pour insectes ou les logiciels permettant de suivre l'évolution de la tavelure. Avant d'aller traiter, on réfléchit : est-ce que c'est bon ? Judicieux ? Nécessaire ? Est-ce qu'on peut attendre ? Faire autre chose ?

 

Quelle est la variété que vous aimez le plus ?

 

Ma préférée, c'est la Chantecler. Elle est typée, acidulée. J'en produis un petit peu et on la vend principalement en vente directe, lors des tournées réalisées par ma femme. La Reine des reinettes aussi, dans un crumble avec des pépites de chocolat !

 

Si je vous dis « Terroir » ?

 

C'est ce qui fait la qualité d'un fruit ou d'un vin... C'est la terre. J'aime particulièrement le miel.

 

Si je vous dis « Touraine » ?

 

Les châteaux, le vin, les pommes ! Tours est une belle ville, j'ai passé de bons moments sur la Place Plumereau et je continue de m'y promener !