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Sophie Pineteau

Sophie Pineteau

"Nous connaissons nos animaux, l'âge qu'ils ont, ce qu'ils mangent. C'est rassurant pour nous et pour nos clients."

 

 

Depuis 1978 que la famille s'en occupe, la ferme de la Vignellerie à Hommes s'est développée. Sophie Pineteau et son frère Johanne ont repris l'exploitation il y a peu en continuant le chemin entrepris par leurs parents, celui de l'élevage et de la vente directe de bœuf, d'agneau, de veau et de charcuterie. Ouvert uniquement le samedi, le magasin de l'avenue des Lilas permet de venir chercher son colis. Sophie nous reçoit et attention, il y a foule.

 

Comment définissez-vous votre métier ?

 

Je suis partagée, comme si j'avais deux métiers : le travail à la ferme quand je suis avec mes moutons, mes vaches, ou encore les tâches administratives. Et puis il y a la partie laboratoire avec la découpe de la viande, la préparation des colis et la vente au magasin. Depuis octobre 2011 nous livrons aussi une dizaine de « ruches » et comme mes parents sont tous les deux à la retraite, nous avons embauché deux salariés à temps plein.

 

Quelle différence notez-vous entre ces deux systèmes de distribution ?

 

Ce n'est pas la même chose, mais les deux nous sont indispensables ! Mes parents ont commencé la vente directe en 1997 et donc certains de nos clients viennent depuis quinze ans. Ils nous connaissent et prennent des colis pour deux semaines. En « ruche », le rapport avec les personnes est différent, comme les commandes sont prépayées on a le temps de discuter. On répond aux questions sur les animaux ou sur la manière dont il faut préparer les produits. Nous-mêmes, redécouvrons des produits. La dernière fois, j'ai pris des glaces à Mme Kuipers... Elles sont excellentes ! Elles ont du goût, de l'onctuosité ! On se dit alors qu'il vaut mieux en manger de bonnes quand on en a l'opportunité, plutôt qu'en manger souvent mais sans saveur ! C'est vrai pour tout...

 

Pourquoi vient-on chez vous ?

 

Nous vendons de la viande fraîche, pas sous vide, nos clients savent qu'ils doivent la manger ou la congeler tout de suite. Et puis, nous avons un large choix. Il y a des gens qui viennent essentiellement chercher du jambon blanc et qui prennent du bœuf ou de l'agneau au détail. Les gens se le permettent car les prix sont corrects par rapport aux grandes surfaces. Et la qualité est là !

 

A ce propos, qu'est-ce que la qualité selon vous ?

 

C'est la connaissance de notre métier. Nous connaissons nos animaux, l'âge qu'ils ont, ce qu'ils mangent. Par exemple, l'alimentation des vaches et des brebis est à 100% produite sur la ferme. Il n'y a que pour les cochons que nous devons acheter certaines denrées afin d'apporter les minéraux dont ils ont besoin. C'est rassurant pour nous et pour nos clients.

 

De qui ou de quoi ne pourriez-vous pas vous passer ?

 

Aujourd'hui, je pense que la bonne entente avec ses salariés est la clé de la réussite. Mon frère et moi gérons depuis toujours le travail à la ferme. En ce qui concerne la découpe, nous n'en avions aucune notion... C'est grâce à nos bons salariés que nous arrivons à proposer de la vente directe et à fabriquer des colis.

 

Si je vous dis « Terroir » ?

 

Ce sont des produits de qualité. Quand tu dis que tu viens de Tours, on te répond « Ah, les rillettes ! ». Oui... Mais la Touraine est plus riche que cet unique produit. Bien sûr, elle est aussi connue pour le fromage et le vin, ce que je préfère. Mais il y a des pommes, du maraîchage, des vaches allaitantes, des laitières, des ovins, des porcins, des grandes cultures... Si vous avez envie de manger, venez en Touraine, vous trouverez ce dont vous avez envie autour de vous.

 

Si je vous dis « Touraine » ?

 

Les vallons. Ils donnent des paysages très différents. Même si je n'y vais pas souvent, j'aime bien la rue Colbert ou la place Plumereau à Tours. Des endroits vraiment sympathiques.