Reportages

Walter Froger

Walter Froger

"Il y a un lien fort pendant les tournées, et les gens vous le rendent bien"

 

 

Aux détours des marchés et des petites routes du nord-ouest du département, on aura de grandes chances de croiser Walter Froger et son camion de boucher-charcutier. Engagé dans le métier depuis ses 16 ans rien ne le prédestinait à prendre cette voie, si ce n'est le goût pour la cuisine et l'envie que les jours ne se ressemblent pas. A 44 ans aujourd'hui, il est à la fois présent à son commerce de Château-la-Vallière et redécouvre son métier lors des marchés et tournées.

 

Vous êtes présent sur les marchés de Château-la-Vallière, Neuillé-Pont-Pierre, Saint-Paterne-Racan, Langeais, Neuvy-le-Roi ... On ne vous arrête plus !

 

Dans notre métier, nous travaillons en partie grâce au passage. Il y a cinq ans, à l'annonce de la déviation de Château-la-Vallière, j'ai anticipé en allant directement au-devant des gens. J'ai commencé avec un petit camion pour faire les tournées dans un rayon de dix kilomètres. Petit à petit, j'ai repris les marchés de mes collègues qui partaient à la retraite. L'année dernière j'ai acheté un deuxième camion, ce qui m'a permis d'embaucher un salarié et une vendeuse.

 

D'où vient cet entrain pour les marchés ?

 

Ça représente une nouvelle motivation pour moi. Le contact avec la clientèle est totalement différent de la boutique. L'ambiance du marché est conviviale, les clients ont le temps. Ils peuvent être une douzaine à attendre sans s'impatienter. Ils vont simplement parler du temps, parler entre eux...

 

Que représentent les tournées à vos yeux ?

 

Je vais à la rencontre de personnes qui sont parfois bloquées à la campagne contre leur gré. A part le facteur et moi, elles ne voient pas beaucoup de visages... Là, j'ai un rôle social et je vous assure que si vous avez un quart d'heure de retard, on vous le fait remarquer ! Il y a un lien fort pendant les tournées, et les gens vous le rendent bien en vous laissant rentrer dans leur vie que ce soit le temps d'un café ou en vous faisant assez confiance pour vous donner leurs clés et déposer un sac dans le frigo.

 

Qu'est-ce que la qualité selon vous ?

 

C'est le goût. J'achète par exemple des porcs à 64% de TVM (Taux de Viande Maigre)... Pour faire simple, sur 100 kg de carcasse, vous avez 64 kg de viande maigre. C'est un critère de qualité quand vous savez que les grandes surfaces tournent autour de 36% à 42%. Le reste c'est de l'os ou du gras. Et puis, je ne vends que des viandes labellisées d'éleveurs locaux.

 

Quelle importance la clientèle accorde-t-elle à la qualité ?

 

Une grande importance ! La clientèle est rassurée de savoir qu'elle mange de l'agneau qui grandit dans les prairies à 15 kms de chez elle et dont elle connaît le plus souvent l'éleveur. Heureusement que nos clients ont encore du goût sinon nos métiers n'existeraient plus. Ce que je dis tout le temps : mieux vaut manger un bon bifteck par semaine que de manger trois semelles ! Ça ne vous coûtera pas plus cher et vous vous régalerez.

 

Si je vous dis « Touraine » ?

 

Il y a de tout ici, pas besoin d'aller à l'autre bout de la France. Je parle pour mon métier. Par exemple, il y a de l'élevage aussi bien caprin, ovin, bovin ou de l'agriculture. Des vergers, un tas de pommiers et du bon vin. Il y a évidemment les châteaux... Celui de la belle commune de Langeais. Je n'y vis pas mais j'y travaille souvent avec joie !  

 

Si je vous dis « Terroir » ?

 

Un produit de chez nous et qui ne soit pas dans mon métier : la pomme. J'en prends une caissette par semaine à Saint-Aubin-le-Dépeint.