Reportages

Guylène Crahay

Guylène Crahay

"Aujourd'hui, nous essayons de faire de l'autoconsommation"

 

 

A La Lyonnière, deux kilomètres avant Monnaie, il y a La Marguerite. La Marguerite, ce sont des produits laitiers issus de l'agriculture biologique et proposés à la vente directe : yaourts, fromages, lait en bouteille. Guylène et Bernard Crahay, originaires de Liège en Belgique, ont repris l'exploitation depuis quatre ans. Ils confient avoir une préférence, celle pour le camembert.

 

Comment définissez-vous votre métier ?

 

C'est le plus beau métier à nos yeux. Nous sommes toujours en contact avec la nature et les animaux. Mais c'est aussi un métier très dur qui dépend du climat et où il ne faut pas compter ses heures.

 

Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

 

Aujourd'hui, nous essayons de faire de l'autoconsommation, c'est-à-dire de ne rien acheter. Ce n'est pas évident mais nous nous en sortons en n'achetant que la paille pour la litière des vaches. Notre fierté, grâce au système biologique, est aussi de pouvoir assurer aux consommateurs que les animaux ont accès aux pâturages. Sur les 93 hectares, 60 sont en prairies temporaires.

 

On peut, en plus de la vente directe, trouver vos fabrications à la Charrette, l'Arrivage, le palais de la glace, l'AMAP de Biau en Brenne ou celle de La Riche.  Que vous apporte la certification « Agriculture Biologique » ?

 

Nous avons eu de la chance d'arriver ici dans une exploitation déjà certifiée. En Belgique, nous ne faisions pas de bio mais nous en connaissions les principes. Les consommateurs sont maintenant attentifs à ce qu'ils mangent et de plus en plus de cantines nous sollicitent. Nous transformons plus de 80 tonnes de lait par an et si nous voulons répondre à l'augmentation de la demande, il faudra pousser un peu les murs du laboratoire.

 

Quelles différences avez-vous constatées avec la Belgique depuis votre installation en Touraine ?

 

Il y a très peu de vaches ici. Nous ne sommes que trois éleveurs sur Monnaie. C'est un problème car les céréaliers n'ont plus rien à mettre dans leur campagne. Il n'y a plus de vie dans leur terre, vous n'avez qu'à regarder, elle est toute plaquée à force d'y épandre des produits, il n'y a plus d'humus... Chez nous, vous trouverez des vers de terre. Par contre, nous ne proposions pas de vente directe en Belgique, c'est aussi ce qui a motivé notre installation ici. Guylène adore parler ! Et les consommateurs deviennent souvent des amis.

 

Si je vous dis « Touraine » ?

 

Nous ne la connaissions pas avant d'y arriver, à part le Vouvray ! Mais nous adorons y vivre. Notre plaisir est de sillonner les petites routes, de regarder les champs et les fleurs dans les jardins.

 

Si je vous dis « Terroir » ?

 

Il y a bien les rillettes, l'andouillette ! Quant à nous, nous fabriquons désormais du camembert, le pêché mignon de Guylène !